Lundi 8 août


Tout d’abord pour commencer : cette fois, j’ai des choses à raconter (le fait que j’aie écrit cet article entre midi et deux sur une serviette en papier du McCafé en témoigne). La moins intéressante de ces choses, je vous la livre ; le boulot assommant que je m’inflige huit heures par jour et cinq jours par semaine dans une banque, dans le seul but de gagner ma croûte (eh non, aucune vocation de banquière à l’horizon, ni de travailleuse d’ailleurs…). Au début, quand on m’a fait signer un serment de confidentialité, je me suis imaginé des tas de scénarios jamesbondiens mettant en scène des secrets d’état, des types en costard noir derrière des vitres de grosses BMW blindées – avouez que la chose évoque tout de même plus le début d’un bon film d’action que la vérité qui m’est apparue au bout de quelques heures seulement : un troupeau de quinquagénaires, certes sympathiques mais trèèèès mauvaises langues (et c’est moi qui dis ça hein), dans un bureau surchauffé et pour tout espoir de la journée, la perspective de tonnes et de tonnes de dossiers jaunes et blancs n’attendant que d’être triés, recensés, archivés. Voilà, vous détenez l’essentiel de mes journées. Trier. Recenser. Archiver. Encore et encore. Pour tout vous dire ce que j’ai fait de plus trépidant aujourd’hui c’est boire mon café le plus vite possible pour observer les petits symboles dessinés dans les tasses estampillées « McCafé », vous vous rendez compte…

De toute façon cet été est pourri, il faut bien le dire : temps de merde, températures… alsaciennes, mais dans tout le pays ( !)… En fait s’il n’y avait pas eu quelques exceptions genre une semaine chez 356, une semaine de glandage sous le soleil (enfin !) dans le sud, un sublimissime concert de Scorpions qui percute juste le plafond de la démencitude la plus achevée tellement c’était génialissimesque, et d’autres broutilles, je ne sais vraiment avec quelle matière autre que mes gémissements plaintifs continuels j’aurais écrit cet article.

Pour tout vous avouer, j’ai vraiment hâte d’être en septembre. Bien sûr entre temps quelques joies minimes m’attendent, genre Rock en Seine ou perdre les vingt-cinq-mille kilos accumulés pendant mes mois de relâche post-concours raté, mais à part ça, je vais le dire, ne soyez pas choqués : vivement la rentrée.

Parce que le plus beau, c’est qu’entre-temps, j’ai appris une nouvelle de dingue. Que je vais m’empresser de vous raconter (suspense, suspense…). Alors, c’était un samedi tout à fait ordinaire, dans un RER tout ce qu’il y a de plus banal, qui nous conduisait, moi, 356 et Sabine, à Paris, histoire de saliver devant un ramen. On papotait tranquillement, comme d’habitude, échafaudant un éventuel plan pour s’enfuir par une fenêtre de RER à demi-ouverte au cas où un contrôleur qui ne goberait pas nos fausses identités se pointerait, comme d'habitude, quand mon portable sonne. Ma mère.

-         T’as pas eu mon message ?! Tu es acceptée à l’ISIT ! Le papier vient d’arriver ! Je te le lis : « Mademoiselle Faust, nous avons le plaisir de vous informer que vous êtes acceptée en 3ème année de Management, Communication et Traduction Interculturels… »

-        

-         Mais le hic c’est qu’il faut envoyer tous les papiers, chèque au montant exorbitant compris, pour la semaine prochaine.

-        

-         Tu es toujours là ?

-         *Décès de l’intéressée*

Je vous replace dans le contexte : entre-autres préparations de concours et stress khâgneux habituel, j’ai passé le plus clair de mon année scolaire passée à déposer un dossier pour une école avec laquelle mon lycée avait un partenariat (information apparemment classée secret-défense que ma meilleure amie de l’académie de Versailles a découvert tout à fait par hasard - mais non je suis pas agacée !) ce qui a l’air simple sur le papier mais s’est révélé davantage comparable à un attentat-suicide contre la plupart de mes professeurs, l’administration du lycée et le conseil d’équivalences tout entier qu’à une constitution de dossier somme toute normale. Enfin passons. Toujours est-il qu’après avoir sué sang et eau, avoir planté ma tente moult fois dans le bureau de la proviseure adjointe, avoir glissé subrepticement un pétard dans la boîte aux lettres de mon ex-prof d’italien frappadingue et machiavélique (non c’est pas vrai, mais maintenant que je l’écris j’aurais dû y penser plus tôt…) et avoir bien failli perdre la caboche, j’ai fini par envoyer ce foutu dossier, persuadée que j’en aurais plus jamais de nouvelles. Après tout quand on vous monte le bourrichon en vous répétant sournoisement dans l’esgourde que cette école est bien trop ambitieuse pour vous, vous finissez par y croire un peu quand même, même involontairement. Et là, surprise ! J’ai été acceptée, ce qui voulait dire reconsidérer tous les projets élaborés depuis un an.

En résumé : je vais toujours à Paris - mais pas à la Sorbonne, je fais plus d’histoire - mais des langues et des matières dont je n’ai jamais entendu parler, et direct en année licence en plus (ça promet), et tout ça que pendant six mois parce qu’au deuxième semestre je pars à l’étranger. Où ? Mystère et noix de coco, parce que je vous passe la galère pour choisir une fac au pif en se basant sur une fiche de vœux et des sites internet.

Donc voilà, la majorité de mon été s’est orchestrée autour d’un max de dossiers et de préparatifs en tous genres, parce que ça fait quand même pas mal de changements tout ça. Entre-temps j’ai quand même réussi à finir mon roman, que j’envisage de promouvoir par internet maintenant qu’il est relucorrigéréécritreliécouvertettoutbeau, mais c’est une autre histoire.

Vous comprendrez donc que j’aie hâte de reprendre l’année scolaire, qui promet d’être un touuut petit peu plus trépidante que mon quotidien d’auxiliaire de vacances (oui, ça s’appelle comme ça, « employé saisonnier » c’est déjà démodé).

La suite au prochain épisode !



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Par maud96 le
Je ne sais pas à quoi mène cette école sublime et si bien cachée, mais félicitations ! De quoi faire oublier tris et classements bancaires en plein mois d'Août (Août pourri, mais Août quand même).
Tu as l'art, dans ton blog, de rendre amusantes les situations ennuyeuses où tu te trouves. Fait plaisir à lire !
 

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