Tout le monde perd des gens qu’il aime. Sans prévenir. Sans alerte, sans qu’on s’en rende compte. On est tous tellement égoïstes, tellement centrés sur nous-mêmes, qu’on ne s’aperçoit même plus des choses qui se déroulent juste sous nos yeux. Une amie hospitalisée, greffée même, pour avoir voulu mourir. Des amis vraiment morts, il y a un an, il y a un jour, qu’on ne reverra plus jamais et qui, même après un battage médiatique régional de quelques semaines, tombent dans l’oubli en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire.
Ce matin il fait beau. Le soleil brille, mais je sais que ça ne durera pas. Et à l’intérieur de moi il pleut déjà… Il pleure déjà. Je pleure sur la bêtise des hommes, sur leur égocentrisme. Je pleure pour tous ceux qui sont tristes. Je pleure pour toutes ces choses qui nous font mal alors qu’on ne les a pas vues venir. Je pleure pour tous ces noms qui se bousculent dans ma tête, toutes ces choses que je n’ai pas pu empêcher et qui me donnent juste envie d’hurler. Toutes ces fois où j’aurais voulu être là mais où je ne l’ai pas été.
Jérémie, Marie, Solène, Cléo, papi… Samy. Seulement un faible échantillon des gens qui souffrent. Qui disparaissent. Qui meurent.
Et personne n’y peut rien. Personne ne peut rien y faire.
Un jour le soleil s’éteindra. Et on le regardera tous se décrocher du ciel et tomber dans la mer…